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Une zone exceptionnelle

Le Granon

Le projet et ses conséquences

Situer le Granon et le projet de la mairie

    Ce projet de « refuge » se situait sur le secteur de Prémalpes, en lisière de forêt au-dessus du petit lac. C’était une construction de 600 m2, pour une capacité de 50 couchages, ouvert à l’année.

    Les zones en bordure de forêt sont toujours des zones riches car terrain d’échange entre la forêt et les anciennes prairies de fauche, aujourd’hui paturées.

    De plus dans cet endroit précis nous sommes dans le marais de pente de Puy Chirouzan, au milieu d’une zone ZNIEFF de type 1 (zone naturelle d‘intérêt écologique faunistique et floristique), incluse elle-même dans une ZNIEFF de type 2.

    Tout le versant est classé au titre de la directive européenne Natura 2000.

    Le marais de pente de Puy Chirouzan est caractérisé par une alternance de zones sèches et de zones humides. On retrouve dans ce secteur cette mosaïque de terrains.

    Le torrent du Saint Bernard traverse aussi cette zone naturelle que la commune veut déclasser sur 6,5 hectares.

    La zone est riche au niveau environnemental.

    D'ailleurs,le porteur du projet de » l’OAP sectorielle n°8 » (Orientation d’Aménagement Programmée ), qui travaillait depuis un an n'a pas réussi à trouver une implantation satisfaisante: pas moins de  7 emplacements pour la construction étaient envisagés.

    La commission départementale des sites, la CDNPS, malgré une étude environnementale avait validé ce projet le 3 octobre 2022 ! à 13 voix pour et 3 contre (associations environnementales et représentant des Bâtiments de France).

    Vous pouvez soutenir dès maintenant nos actions en adhérent à l'assocation ou via un don d'un montant libre. Vous pouvez également nous soutenir gratuitement via notre pétion en ligne.

    Le projet de la commune dans la révision générale du PLU de Saint Chaffrey, voté au conseil municipal du 30 juin 2022, était de CONSTRUIRE un "refuge" à mi pente entre Villard Laté, dernier village à 1500 m d’altitude, et le col du Granon  situé à 2400 m.

    Ce versant de la commune est celui qui est resté sauvage, nature, sans aucune construction nouvelle. Exposé Sud il offre de très beaux paysages sur un secteur resté vierge.


    L'histoire du Granon

    Le Granon offre aux visiteurs une diversité exceptionelle mélangeant biodiversité, vie pastorale, et histoire avec de nombreux batiments historiques de défense.

    Situé à 2404m d'altitude

    Le col du Granon se situe sur la commune de Saint-Chaffrey dans le département des Hautes-Alpes. Site classé Natura 2000, il est accessible 8 mois de l'année en voiture via une route départementale. Ce dernier offre de nombreuses randonnées le tout dans un cadre naturel offrant une vue spectaculaire sur les Ecrins.

    Le col du Granon, passage entre la vallée de la Guisane et la vallée de la Clarée est le point de départ de nombreuses randonnées pédestres familiales ou plus difficiles : le lac de l’Oule, le lac de Cristol, le col des Cibières, le col de Barteau, les crètes de Peyrol, le Grand Aréa.

    Il est aussi sur l’itinéraire de chemins de randonnée en itinérance (variante du GR 54 de la  traversée des Alpes).


    Vie pastorale

    Le versant sud du Granon est une zone de paturage pour le troupeau du groupement pastoral de Saint-chaffrey.

    Un équilibre entre l'activité touristique et l'activité pastorale traditionelle indispensable à la biodiversité nous semble plus que jamais capital à trouver.


    L'Histoire militaire du Granon

    Entre les vallées de la Guisane et de la Clarée, en face des cols de l'Echelle et de Montgenèvre,  se trouvent des lignes de fortifications multi-séculaires. On y jouit de magnifiques vues, en particulier sur la frontière italienne et le massif des Ecrins. Nous voici à plus de 2400 m d'altitude.

    Sous Louis XIV, en 1708, les milices locales y arrêtent les Savoyards qui avaient réussi à traverser l'Echelle. En 1709, Berwick et Dillon y font construire un mur défensif sur les passages du Galibier jusqu'à Briançon. Mur toujours bien présent : la muraille de Chine briançonnaise.

    Sous Louis XV, après le désastre de la Bataille de l'Assiette, les fortifications sont reprises.

    Sous Napoléon, en 1815, les Autrichiens et les Piémontais l'utilisent pour tourner Briançon et commencer son blocus.

    Après les désastres de Napoléon III en 1870, la perte de l'Alsace et la Lorraine, l'alliance de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie vis-à-vis de la France diminuée et isolée,  le général Séré de Rivière réorganise la défense des frontières. C'est l'époque des forts d'altitude comme l'Olive, des batteries de canons détachées comme sous Lenlon, Cristol, les Cibières, le Sapet... des villages militaires comme au Granon.

    Dès la fin de la Première Guerre Mondiale, la « Der des Der » (dernière des dernières, plus jamais ça!), les Français veulent fortifier les frontières afin de protéger le sol sacré. Le Ministre Maginot fait voter les finances à l'Assemblée Nationale pour construire une ligne de défense. Au Granon, on commencera en 1933 la construction d'un Petit Ouvrage qui ne sera jamais terminé, puis on coulera force béton avec des moyens dérisoires pour la réalisation de nombreuses « pilules » (petit blockhaus pour une arme automatique et deux hommes) et pour de nombreux abris alpins, on installera un Central Téléphonique ( comprenant deux cabines téléphoniques !), on installera un téléphérique pour ravitailler depuis Villard Laté... Des observatoires et des emplacements pour batteries de canons et mortiers complèteront le dispositif.

    La présence militaire au Granon est maintenant sporadique en fonction des stages de formation qui s'y déroulent toujours.

    Nicolas IZQUIERDO, accompagnateur en moyenne montagne,Névache